Bright Star
Bright star, would I were stedfast as thou art --
Not in lone splendor hung aloft the night,
And watching, with eternal lids apart,
Like nature's patient, sleepless eremite,
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth's human shores,
Or gazing on the new soft-fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors ;
No -- yet still stedfast, still unchangeable,
Pillow'd upon my fair love's ripening breast,
To feel for ever its soft swell and fall,
Awake for ever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever -- or else swoon to death.
1819, dans Life, Letters and
Literary Remains of John Keats (1848)
John KEATS
“Brillante étoile, que n'ai-je ta constance ?”
(1795 - 1821)
John Keats est né le 31 octobre 1795 à Finsbury. Sa mère était la fille d’un tenancier d’auberge à Londres. Son père, d’origine plus modeste encore, occupait grâce à ce mariage un emploi de maître d’écurie dans cette auberge. Malgré leur peu de moyens, ses parents l’inscrivent dans une école privée dont l’atmosphère libérale jouera un rôle très bénéfique sur son éveil intellectuel.
Keats perd son père, victime d’une chute de cheval, alors qu’il n’a que huit ans, en 1804. Le remariage de sa mère, moins de deux mois après ce décès, marquera durablement le jeune Keats. Ce n’est que quelques mois avant d’être frappée par la tuberculose que la mère de Keats se réconcilie avec ses enfants.
Un an après la mort de sa mère en 1810, Keats entre chez un chirurgien pour y apprendre la médecine. Son apprentissage terminé, il entre en 1815 dans un hôpital comme élève stagiaire en chirurgie. Il ressent de plus en plus vivement le conflit entre ses études médicales et sa vocation littéraire.
Le 4 mai 1816 paraît en revue son premier poème, « Solitude » encore très marqué par l’influence de Wordsworth, dont les œuvres viennent tout juste de paraître. À la veille de ses 21 ans, il prend la décision d’abandonner la médecine et de se consacrer entièrement à la poésie.
Les quatre années qui suivent montrent une extraordinaire maturation de l’art et de la personnalité de Keats. Il étudie avec passion les œuvres de Milton et de Spenser et multiplie les voyages. En juillet 1818, Keats entreprend un long périple dans la région des Lacs et à travers l’écosse. Une grande partie de ce circuit est effectuée à pied : « C’est ici, dit-il, que j’apprendrai la poésie. »
Son frère Thomas est atteint par la tuberculose, comme leur mère. Durant les trois derniers mois de 1818, Keats se consacre à soigner son frère. C’est à son chevet qu’il commence d’écrire son grand poème, Hyperion. Thomas meurt le 11 décembre 1818. Les mois qui suivent seront la période de création la plus intense de Keats. En neuf mois, sont menées à bien des œuvres aussi importantes que The Eve of St Agnes (février 1819), l’Ode to Psyche, La Belle Dame sans merci (avril) et l’Ode to a Nightingale.
C’est aussi en 1819 que Keats fait la connaissance de Fanny Brawne, âgée de 18 ans, qui s’installe dans l’autre aile de la maison qu’il habite à Hampstead. Une relation très forte se développe rapidement entre eux. De crainte que son amour pour Fanny ne le détourne de l’écriture, Keats quitte Londres trois mois durant l’été 1819.
L’automne 1819, Keats reçoit des nouvelles alarmantes de son frère George qui rencontre en Amérique de graves difficultés financières. Il doit lui-même se résoudre à écrire pour des périodiques pour trouver quelques ressources.
Le 3 février 1820. Keats subit une grave hémorragie. Il est conscient de la gravité de son mal, le même qui a frappé sa mère et son frère Thomas, et commence à mener ce qu’il appelle lui-même une « vie posthume ».
L’accueil reçu par ses premiers livres l’a cruellement affecté : ses Poems (1817) n’ont rencontré que l’indifférence ; son Endymion (1818) a donné lieu à des attaques. De plus en plus, il est déchiré entre son amour pour Fanny Brawne et sa vocation poétique. En février 1820, il propose à Fanny de lui rendre sa parole, mais elle refuse.
Devant l’aggravation de son mal, ses amis le convainquent d’aller chercher en Italie un climat plus favorable. Keats arrive à Rome le 17 novembre 1820. Il meurt le 23 février 1821, convaincu d’avoir échoué dans son ambition de poète. Sur sa tombe est gravée à sa demande l’épitaphe suivante :
« Here lies one whose name was writ on water » (Ci-gît un dont la gloire fut écrite sur l’eau).
Texte © Editions Arfuyen